Ouvert à la colonisation à la fin du XIXe siècle, le Témiscamingue est doté à cette époque de ses premières infrastructures ferroviaires. Elles sont mises en place par la Société de colonisation du lac Témiscamingue, fondée en 1884. De construction artisanale, ces infrastructures sont acquises en 1891 par le Canadien Pacifique qui, au cours des années suivantes, développe le réseau afin de répondre aux besoins des compagnies forestières. Le nouveau réseau rompt l’isolement de la région, encourage la colonisation et facilite l’exploitation de la forêt. Il incite notamment la Riordon Pulp and Paper à s’implanter au Témiscamingue.
Grâce à l’exploitation forestière, plusieurs localités sont créées, dont Témiscaming. Cette ville est érigée en 1918 par la Riordon Pulp and Paper, à proximité de son usine de pâte à papier construite la même année, afin de loger les ouvriers et leur famille. Le choix du site s’explique par la présence d’importantes réserves de bois, d’un accès par voie d’eau, d’un grand potentiel énergétique, de ressources en eau potable et du chemin de fer du Canadien Pacifique, qui dessert plusieurs agglomérations de la région. La gare est bâtie en 1927, soit deux ans après que la Canadian International Paper ait acquis l’ensemble des exploitations forestières du Témiscamingue, à une période où l’industrie forestière connaît une activité intense. Son architecture s’inspire d’un modèle de gare populaire au début du XXe siècle.
La gare de Témiscaming est reconnue en 1979. Fortement abîmée par un incendie en 1994, elle est entièrement rénovée et abrite maintenant un musée sur le patrimoine architectural et industriel de la ville de Témiscaming. Elle est devenue classée à l’entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.